Lila Ron, Lauréate 2019

Lila Ron, 22 ans, est actuellement en master à  l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, en Belgique. Après un bac en design et Arts Appliqués, elle intègre l’école parisienne Estienne en option gravure avant de poursuivre en master. Comme de nombreux artistes, elle a commencé le dessin lorsqu’elle était enfant, sans jamais s’arrêter ensuite : « J’ai évidemment des phases creuses, pendant lesquelles je prends moins de plaisir à dessiner, mais ça revient toujours ».

J’essaie de m’entourer d’énergies positives via le dessin, en utilisant des couleurs vives et des traits nets.

Planche gagnante 2019 Lila Ron Jeune Talent

Son style, franc et joyeux, décline un univers tendre, plein d’amour mais aussi plein d’humour : « Mon travail est centré sur les gens, le quotidien, le lien. Je veux chasser les mauvais jours en créant plein de joie, une joie naïve d’enfant qui cache certaines des problématiques, espoirs et questionnements des adultes ». Lila dessine principalement à l’aide de crayons gras. Cependant, le dessin n’est pas son seul moyen d’expression. Elle a su se diversifier en explorant d’autres techniques : la broderie, le travail du tissu, les origamis ou encore la gravure, l’un de ses médiums préférés.

L’autrice travaille depuis deux ans sur une série de broderies de corps nus, intitulée Send Nudes. L’idée est de broder les corps, dans leur diversité, avec beaucoup d’attention, comme pour leur redonner leur importance et leur sacralité. En parallèle, elle travaille sur des grands formats en sérigraphie et sur des origamis en tissu :  « J’aime bien toucher à tout ce qui concerne l’artisanat et le savoir-faire ».

Son inspiration, Lila la puise dans son entourage :  « Mes premières sources d’inspiration sont mes ami.es. Au quotidien, je suis entourée d’artistes talentueuses.x, leurs travaux ornent mes murs et ma peau. Elles et ils m’en mettent plein les yeux. Emma Devaux, Doriane Meyer, Marie Plégat, je ne peux pas tou.te.s les citer, mais leurs travaux sont plein de vie et d’amour, c’est ce qui me porte ».

Je ne m’attendais pas à gagner, encore moins à recevoir un discours si chaleureux et élogieux. 

illustration Lila RonLila a participé au concours Jeunes Talents en 2019, sur le thème « L’intelligence Artificielle ». Pour ce sujet, elle a mis en scène un homme, vivant ses rêves, ses amitiés et ses  fantasmes à travers les nouvelles technologies. C’est l’une de ses amies, ayant quelques participations au concours à son actif, qui lui a transmis l’envie de tenter sa chance : « Le concours m’a apporté de la légitimité. Je ne m’attendais pas à gagner, encore moins à recevoir un discours si chaleureux et élogieux. J’ai pu en ressortir étonnée et joyeuse…». Du festival, elle garde aujourd’hui un très bon souvenir partagé avec ses amies : « J’ai pris beaucoup de plaisir à me promener parmi les stands et à discuter avec des auteur.ice.s. Je me souviens avoir acheté un livre de portraits de chiens. J’ai été assez marquée par le documentaire Jodorowsky’s Dune, par ce projet jamais mené à bout, fantasque et passionné ». Elle se remémore particulièrement l’exposition Indie Americans, regroupant des auteurs et autrices de bandes dessinées indépendantes et retraçant les différents courants de ce mouvement, qui lui a fait découvrir de nouveaux artistes.

Pour le concours, j’ai dû recommencer 4 fois ma planche avant d’être satisfaite!

Il est encore difficile pour Lila de porter un regard distancié sur les apports de son expérience sur le concours Jeunes Talents : « Mon travail évolue lentement, toutes mes créations s’entrelacent et se répondent, c’est difficile après 3 ans d’avoir une visibilité sur ce qui a pu changer après le concours. J’ai peut-être gagné en ténacité, je faisais les choses rapidement et sans regarder en arrière. Depuis je prends le temps de m’attarder sur mon travail, je suis plus minutieuse ».

J’aime bien toucher à tout ce qui concerne l’artisanat et le savoir-faire.

Même si Lila est toujours étudiante, elle ne laisse pas ses projets personnels de côté, au contraire. Outre ses broderies, elle travaille sur des grands formats en sérigraphie et sur des origamis en tissu : « Mon travail est assez accessible, il parle du corps, des ami.e.s, de la joie…»

 

Ma plus grande attente actuellement est d’être diplômée et d’intégrer les Beaux-Arts de Toulouse. Je veux retrouver un peu de soleil, de ville et d’agitation.

Après l’obtention de son diplôme, elle aimerait continuer ses études avant de devenir professeure : « J’aimerais avoir mon atelier de gravure et pouvoir vivre en partie de mes créations. Le militantisme est aussi une grande part de ma vie, j’espère voir se réaliser des avancées en matière d’antiracisme, d’écologie, de féminisme et toutes les autres luttes contre les oppressions ».

Même si elle n’a pas d’actualité en lien direct avec la bande dessinée, Lila garde toujours un rapport passionné avec cette pratique. Elle a grandi avec la bibliothèque de ses parents pleine de bandes dessinées. Ces lectures, qui ont rythmé son enfance, sont toujours aussi présentes aujourd’hui : « Il m’est déjà arrivé de m’inviter chez une amie seulement pour lire ses BD, en la prévenant que je ne serais pas disponible pendant quelques heures ! ».

Elle entretient un lien plus ou moins ténu avec cette discipline, car elle nous confie : « J’ai beaucoup d’ami.es auteur.ices de BD, je peux lire leurs planches en avant-première ! ».


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Découvrez la planche dessinée par Lila Ron, prix encouragement « plus de 16 ans » sur le thème « l’intelligence artificielle » :

 

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