Noémie Tissier, Lauréate 2018

Certains parcours sont atypiques, celui de Noémie Tissier en est un parfait exemple. Aujourd’hui autrice de bandes dessinées à temps plein, elle semble avoir eu une autre vie, en parallèle : « Je me rappelle déjà dire en CE2 que plus tard, je serai dessinatrice de bandes dessinées… Mais les aléas de la vie ne m’ont pas permis de me consacrer à cet art. Après une scolarité tout ce qu’il y a de plus médiocre qui s’est achevée en eau-de-boudin par une deuxième seconde générale loupée, je me suis lancée dans un apprentissage en service dans l’hôtellerie restauration ». Après avoir exercé cette profession pendant plusieurs années, elle a cependant très vite été rattrapée par son besoin viscéral de reprendre les crayons. Noémie décide alors d’entamer une mise à niveau en arts appliqués dans une école privée de Lyon, et continue par la suite avec les Beaux-Arts de Tours. C’est à ce moment-là qu’elle se familiarise avec le monde et l’histoire de l’art, du moderne au contemporain en passant par la gravure. Suite à l’obtention de son diplôme, elle enchaîne les boulots dits « alimentaires » afin de payer ses factures. L’autrice voit aujourd’hui ces activités comme une chance : « C’est autant d’expériences laborieuses qui m’ont permises d’enrichir mes connaissances du monde et de me conforter dans mon envie de faire de la bande dessinée ». Illustration Noémie Tissier

En 2015, une opportunité s’offre à elle : on lui propose d’animer des ateliers de dessins et de gravures au célèbre Clos Lucé, dernière demeure de Léonard de Vinci. Sa carrière est lancée : « J’y suis restée trois années et j’ai adoré transmettre mon savoir-faire dans ce lieu chargé d’histoire. À la suite de cette expérience, je me suis mise en quête de collaborations pour enfin me lancer dans la création de bandes dessinées ».

Si je devais définir mon style graphique, je dirai que je suis une « touche-à-tout » qui aime les rondeurs et qui a le souci du détail.

Noémie travaille principalement au pinceau et à l’encre de chine, ou avec des feutres souples. Elle définit son univers comme « relevé avec une sauce douce-amère ». Effectivement, elle aime jongler, à travers ses dessins et ses traits, avec diverses émotions : le drame, l’humour ou encore le sarcasme. Les sources de son travail ne se restreignent pas à la bande dessinée, au contraire. Noémie dit être inspirée par des films, de la musique, des romans, des bandes dessinées, des paysages ou encore les personnes et les animaux qui l’entourent.

J’ai adoré l’atmosphère intimiste du festival Quai des Bulles.

Noémie Tissier a participé deux fois au concours Jeunes Talents : en 2017, et l’année suivante, en 2018. Lors de sa première participation, elle est retenue parmi les quinze personnes qui constituent l’exposition : « C’est pendant Quai des Bulles, qu’un soir, dans un bar de la vieille ville, j’ai créé un personnage bedonnant à l’humour borderline, aussi attachant que maladroit, et que j’ai nommé Patamou. Quand quelque mois plus tard, j’ai reçu une invitation à participer au concours 2018, j’y ai vu une belle occasion de faire vivre Patamou en l’envoyant dans sa ville natale ». Sa proposition retient encore l’attention du jury et Noémie intégre à nouveau l’exposition Jeunes Talents : « Le concours m’a tout d’abord apporté beaucoup d’espoir pour mon avenir d’autrice de bande dessinée, ainsi que de la confiance en mon travail et une certaine envie de me dépasser dans cet art ».Bande dessinée de Noémie Tissier

C’est finalement assez tard que j’ai vraiment découvert cet univers fabuleux où cases et phylactères sont reines, tandis qu’aujourd’hui je passe difficilement une semaine sans découvrir une nouvelle bande dessinée !

Aujourd’hui, Noémie Tissier navigue entre plusieurs projets. Le premier est une adaptation d’une nouvelle de Maupassant : « C’est un ouvrage collectif réalisé avec cinq autres auteurs prévu en fin d’année 2021 ». Elle travaille également avec le scénariste Jonas sur une histoire qui mettra en scène le jeune Sorensen : « Un enfant de cinq ans, candide et drôle, doté d’un penchant mélancolique et d’une sensibilité singulière et déçu par le monde des adultes ». Il trouvera son refuge dans ses relations avec des animaux et insectes imaginaires. Et enfin, Noémie planche sur un projet plus personnel : « J’écris une fiction autobiographique à la saveur douce-amère qui raconte mon enfance dans les années 90, la vie de famille, qui montre les problématiques de l’enfant et de l’adolescent mais surtout qui parle de mon expérience d’avoir grandi avec une sœur jumelle ».

Enfin, en parallèle de ses projets, Noémie a participé, en avril 2021, à une résidence d’artistes initiée par le label breton Petites Cités de Caractère et parrainée par Quai des Bulles.illustration Noémie Tissier


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Découvrez les planches dessinées par Noémie Tissier et récompensées par le concours Jeunes Talents, sur le thème « Un héros dans ma ville » :

 

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