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Robin Cousin est le lauréat 2017 du prix Révélation ADAGP/Quai des Bulles. Ce prix vise à valoriser et encourager le travail des jeunes auteurs de bandes dessinées. Il récompense un auteur travaillant ou résidant en Europe, ayant publié au moins trois albums dont un dans l’année. En 2017, le jury décide d’attribuer ce prix à Robin Cousin pour son album : Le profil de Jean Melville . Rencontre avec ce jeune auteur talentueux.
Robin Cousin a 33 ans et est originaire des Hautes-Pyrénées. Après un bac scientifique, il s’oriente vers des études d’art et obtient son BTS Design de l’espace à l’école Boulle de Paris. Puis, 5 ans d’études aux Beaux-arts d’Angoulême lui permettront de décrocher son Diplôme National d’Arts Plastiques et un Master Art et Littérature mention Bande Dessinée.
Sa première bande dessinée, intitulée Le Chercheur fantôme parait aux éditions FLBLB en mai 2013 : « C’est un thriller qui met en scène des scientifiques menant leurs recherches dans une étrange fondation ». En parallèle, Robin dessine également dans plusieurs ouvrages collectifs aux éditions Les Machines.
Le Profil de Jean Melville, publié en avril 2017 aux éditions FLBLB est son deuxième album. Ce polar scientifique, raconte l’histoire de Gary et son ami Jean Melville, qui enquêtent sur une sombre histoire de sabotage de câbles sous marins par lesquels transite l’internet mondial…
« J’ai recommencé le projet à trois reprises ! »
Trois ans de travail ont été nécessaires avant de pouvoir publier cet ouvrage : « Il s’agit d’un gros livre dont je suis scénariste, dessinateur et coloriste. Mais il faut savoir que j’ai recommencé le projet à trois reprises ! Je crois même que l’idée des lunettes connectées n’est arrivée qu’à la troisième version ».
Robin Cousin a été influencé par différents sujets pour l’écriture de cet album : l’actualité, des scandales sur l’usage des nouvelles technologies ou encore des lectures d’enfance : « Le projet m’est venu de l’envie d’écrire un polar, notamment en pensant à la série Jérôme K Jérôme de Dodier qui m’a beaucoup marqué dans ma jeunesse. Ensuite, mon intérêt naturel pour les sciences et les nouvelles technologies m’a rattrapé. Alors que j’écrivais le scénario, les révélations d’Edward Snowden sont arrivées ainsi que plusieurs affaires impliquant notre surveillance généralisée par les états et les multinationales à travers nos smartphones et nos ordinateurs. Toutes ces idées se sont insinuées dans mon histoire qui est petit à petit devenue un polar de science-fiction. »
Les sciences et les nouvelles technologies sont le fil rouge des albums de cet auteur : « Dans le chercheur fantôme, j’essayais de montrer tous les points communs que je trouve entre la recherche scientifique et la recherche artistique. Je voulais montrer qu’elle est beaucoup plus poétique qu’on peut le penser. Pour Le Profil de Jean Melville, il s’agit d’avantage de parler de technologie, c’est à dire de comment l’homme applique ce que les sciences lui ont appris pour transformer le monde qui l’entoure. Les enjeux sont donc forcément plus politiques et c’est ce qui m’a intéressé pour ce deuxième livre. »
« J’ai travaillé sur un format deux fois plus petit que la version imprimée »
Cet album, Robin Cousin l’a travaillé avec plusieurs outils très variés : ordinateur, palette graphique, encre de Chine : « Je travaille un peu à l’envers de beaucoup de gens. Je commence par faire un découpage « crayonné » à l’ordinateur grâce à une palette graphique ce qui me permet de facilement réécrire les dialogues et changer l’ordre des cases, leur taille, etc. Une fois que je suis satisfait, j’imprime cette version que j’encre ensuite à la main sur papier. Pour le Profil de Jean Melville, j’ai utilisé des plumes et de l’encre de Chine sur un format deux fois plus petit que la version imprimée. Ensuite, les planches sont scannées et je les mets en couleur à l’ordinateur. »
Pour l’auteur, obtenir ce prix a été un événement très marquant dans sa carrière : « J’ai été très heureux de recevoir le prix Révélation ADAGP. Il est remis par un jury très prestigieux. Pili Munoz, Étienne Davodeau et Jean-Christophe Ogier sont des personnes que je respecte beaucoup et j’ai été très heureux de savoir que mon livre leur avait plu. Cela a eu comme deuxième intérêt de mettre un coup de projecteur sur mon travail et de rencontrer beaucoup de nouveaux lecteurs pendant le festival. Enfin, le prix est doté de 5000€, une somme qui a beaucoup de valeur pour un jeune auteur quand on connaît la difficulté de vivre convenablement de ce métier. »
Pour son prochain album, Robin Cousin a choisi de continuer à travailler avec les éditions FLBLB : « Ils m’ont beaucoup suivi tout au long de la création du livre et y sont pour beaucoup dans son succès. » Son prochain livre sera un nouveau projet de science-fiction qui met en scène : « la découverte d’une civilisation extraterrestre dans un futur très proche ». Les ouvrages collectifs avec Les Machines sont toujours en cours ainsi qu’un projet en collaboration avec Maxime Jeune.
Vous pouvez suivre l’actualité de Robin Cousin sur : http://robincousin.blogspot.fr