Revoir Comanche
À Madrid, en 1956, à la rédaction de La Capital, tout semble opposer Léon Lenoir, le jeune reporter fougueux qui vient de débarquer de Paris, et Emilio Sanz, un vétéran des faits divers, aguerri aux pratiques de la presse dans cet état policier. Ces deux-là ont en commun ce besoin de vérité chevillé au corps et les quatre vertus désignées par Camus qui permettent au journaliste de rester libre même en dictature : la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination. Aidé par la charmante Paloma Rios, illustratrice, le duo remonte la piste d’un meurtre pour découvrir le sort des femmes victimes de la dictature au lendemain de la guerre civile.
Avec son suspense et ses rebondissements de grand spectacle, le polar perce surtout le mystère des théories racistes et déterministes de l’idéologie fasciste, en mémoire des crimes de la dictature, dans la perspective de l’héritage.
Teresa Valero est née le 23 juillet 1969 à Madrid.
Très tôt attirée par le dessin et le cinéma d’animation, elle entame pourtant des études en administration d’entreprise avant de céder à sa passion première. Elle intègre d’abord le studio d’animation Lapiz Azul, où elle va œuvrer comme artiste de layout et de storyboard, travaillant par exemple sur Tintin et pour Ruppert. Elle intègre ensuite le studio Milimetros comme coordinatrice de la préproduction, apportant ses compétences à des titres tels que La Panthère rose ou Astérix en Amérique. En 1996, Teresa Valero crée avec Juan Diaz Canales son futur mari et le scénariste de Blacksad le studio Tridente Animation, tout en donnant des cours de storyboard et scénario dans plusieurs universités madrilènes. Tridente travaillera, entre autres, sur les univers animés de Corto Maltese, Astérix et les Vikings ou encore Cédric. La bande dessinée n’est jamais loin du quotidien de Teresa
Teresa Valero se lance pour la première fois dans la bande dessinée en scénarisant la série jeunesse Sorcelleries avec Juanjo Guarnido, dessinateur de Blacksad (2008-2012, Dargaud). Elle poursuit en écrivant Curiosity Shop, sur un dessin de Montse Martin (2011-2013, Glénat). La série obtient le prix du meilleur scénario au Festival International ExpoCómic de Madrid. Teresa s’attelle ensuite au dessin de l’album We are family (2013, Delcourt) sur un scénario de Marie Pavlenko. We are family décroche le prix « Première Bulle » au Festival Angers BD. Teresa Valero se lance ensuite, avec Juan Diaz Canales, dans l’écriture à quatre mains du diptyque Gentlemind. Ils y revisitent de manière inattendue le New York des années 40 à travers les yeux de Navit, une femme forte et résolument libre. L’album, publié chez Dargaud, est porté par le somptueux dessin d’Antonio Lapone.
En 2021, Teresa Valero rejoint les Éditions Dupuis avec Contrapaso, une série-événement à tous les points de vue. D’abord parce qu’il s’agit de son premier travail en tant qu’autrice complète. Ensuite parce qu’elle y opère un formidable travail de romancière, d’historienne et de militante féministe, entraînant le lecteur dans une enquête dans l’Espagne de Franco, à la découverte du sort fait aux femmes au lendemain de la guerre civile Entre élégance du trait, dureté du propos, surprise des rebondissements et attachement pour ses personnages hauts en couleur, le Contrapaso de Teresa Valero ne laissera pas indifférent !
Éditeur Dupuis, collection Grand Public
Auteur(s) Teresa Valero
Parution 02 avril 2021
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