Revoir Comanche
Adapté du roman de Xavier-Laurent Petit et magnifiquement mis en scène par Cyrille Pomès et Isabelle Merlet, le destin de Ciprian laisse cependant poindre une lueur d’espoir : aucune vie n’est jouée d’avance.
Quand on est le fils d’un montreur d’ours, d’un Ursari comme on dit chez les Roms, on sait qu’on ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Harcelés par la police, chassés par des habitants, Ciprian et sa famille ont fini par relâcher leur ours et sont partis vers une nouvelle vie à Paris où, paraît-il, il y a du travail et plein d’argent à gagner. Cependant leurs rêves se fracassent sur une réalité violente. À peine installés dans le bidonville, chacun se découvre un nouveau métier. Daddu, le montreur d’ours, devient ferrailleur, M’man et Vera sont mendiantes professionnelles, Dimetriu, le grand frère, est « emprunteur » de portefeuilles et Ciprian son apprenti. Un soir, Ciprian ne ramène rien de sa « journée de travail ». C’est qu’il a découvert le paradis, le jardin du « Lusquenbour » où il observe en cachette des joueurs de lézecheck. Le garçon ne connaît rien aux échecs mais s’aperçoit vite qu’il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête. C’est le début d’une nouvelle vie pour le fils de l’Ursari.
Texte : Rue de Sèvres
Cyrille Pomès est né le 29 novembre 1979. Il sort diplômé de l’E.E.S.I d’Angoulême en 2003. Depuis il a publié plusieurs albums de BD, dont À la lettre près en 2005, Chemins de fer en 2009, et Le Printemps des arabes. Il participe également à de nombreux albums collectifs, à des travaux de commande pour l’illustration et l’animation, et des carnets réalisés lors de plusieurs voyages en Asie et au Moyen Orient. Le fils de l’Ursari est son premier album chez Rue de Sèvres.
Isabelle Merlet est née le 7 octobre 1967 à Mulhouse. Après avoir obtenu BAC F12 en 1986 à Angoulême, elle désire continuer à explorer les différentes techniques de communication.
Elle obtient en 1988 à Toulouse un BTS Brevet de technicien supérieur – Expression visuelle, image de communication. Pendant ces études avec un groupe d’amis elle découvre la bande dessinée. Elle entame sa vie professionnelle aux studios Londres à Paris, puis comme maître auxiliaire au lycée français de Cotonou. Elle en profite pour fréquenter l’actif milieu culturel du Bénin. À son retour à Paris, sa carrière s’oriente sur la bande dessinée : elle travaille avec Jean-Denis Pendanx au coloriage de l’album Diavolo, le solennel. Elle travaille ensuite, toujours comme coloriste, aux Chroniques de la Lune noire1,2 et au Chant des Stryges. Elle a également exercé comme directrice artistique d’une agence de publicité parisienne3. Elle travaille en collaboration avec son compagnon, Jean-Jacques Rouger (ancien élève des Beaux-arts de Dijon et d’Angoulême)4. D’après Sud Ouest en 2010, Merlet a participé à plus de 80 albums de bande dessinée, à raison de cinq ou six chaque année.
Malgré ses études, elle affirme que le travail sur la couleur s’apprend sur le tas, se pratique à l’intuition5.
Dans les années 2000 elle interrompt sa pratique de la couleur pour faire de la sculpture. Elle reprend la couleur ensuite.
En 2009, elle participe à la création de l’Association des coloristes de BD avec Delphine Rieu et Angélique Césano, pour obtenir et défendre un statut de coloriste2,6.
À partir de 2012, elle travaille comme coloriste avec Blutch, Grand Prix de la ville d’Angoulême en 20097, notamment pour Lune l’envers. Dans ce cadre elle travaille au film d’Alain Resnais Aimer, boire et chanter, sorti en 2014, qui comprend des dessins de Blutch. Elle propose l’approche avec un dessin au trait violet, qui permet d’adoucir une image5.
Xavier-Laurent Petit est né en 1956. Après des études de philosophie, il devient instituteur puis directeur d’école, mais reste avant tout un passionné de lecture. Une passion qui le conduit à franchir le pas de l’écriture avec deux romans policiers en 1994 et, à l’école des loisirs en 1996, Colorbelle-ébène qui reçoit le prix Sorcières. Suivent d’autres romans pour la jeunesse, pour la plupart ancrés dans l’actualité.
À l’origine de ses récits, il y a ainsi souvent un article de presse qui a retenu son attention. Il nous entraîne aux quatre coins du monde dans des aventures aux intrigues soutenues. Là où les médias se concentrent plus sur les événements, lui s’attache à la personnalité d’adolescents confrontés à des situations complexes : la guerre et l’enrôlement des jeunes dans l’armée (Be safe), la pauvreté et le travail des enfants (Maestro), la question de l’environnement à travers la construction d’un barrage (L’Attrape-rêves), le parcours d’un jeune Rom à Paris (Le Fils de l’Ursari).
Passionné de montagne, il n’imagine pas rester plus d’un an sans s’échapper loin et haut…
Éditeur Rue de Sèvres
Auteur(s) Cyrille Pomès et Isabelle Merlet, d'après Xavier-Laurent Petit
Parution 3 avril 2019
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