Le Nirvana est ici
1962, Marcel et Odette, heureux jeunes mariés, prennent la gérance d’un hôtel situé dans le Cantal, au pied du viaduc de Garabit qui surplombe en majesté le lac de Grandval. Ils sont amoureux, débordants d’envies, de vie et d’espoir : l’avenir leur appartient ! Dans ce cadre naturel exceptionnel, les mois et les années passent, l’hôtel a désormais ses habitués, la vie s’écoule doucement entre farniente, apéros, parties de cartes et ski nautique sur le lac… Tout va pour le mieux, si ce n’est que Marcel ne supporte plus le fracas infernal du train qui, plusieurs fois par jour, emprunte le viaduc : blablam, blablam… Marcel dort mal, puis ne dort plus. Le manque de sommeil lui procure des hallucinations puissantes, il entend une voix insistante, qui lui répète qu’il devrait mieux surveiller la jolie et avenante Odette, qu’elle lui ment effrontément, qu’elle le trompe sans vergogne, là, sous ses yeux. Ne voit-il donc rien ?! Oui, il en est sûr désormais, elle le trompe. Mais avec qui ? Et où ? Et quand et comment ?…
Ce qui n’était qu’un doute se transforme en paranoïa aiguë, qui fait place à son tour à la folie. Marcel harcèle Odette, la questionne sans relâche, la suit, l’espionne, la supplie « d’avouer », l’assure qu’il « saura pardonner »… À bout de nerfs, il l’enferme et…
Nicolas Badout est un illustrateur basé à Lyon, né en 1992. Formé aux arts appliqués et à l’architecture, il développe un univers graphique en clair-obscur, à la frontière entre réel et imaginaire, principalement en noir et blanc, et trouve son inspiration dans la littérature ainsi que dans l’actualité d’un monde en perpétuel mouvement. Il pose sur notre univers un regard tantôt acide mais amusé, tantôt contemplatif et observateur. Nicolas Badout signe avec L’enfer sa première bande dessinée.
Source : Sarbacane / © Bastien Ferraro